Pratiques de l'édition numérique

Concevoir un projet éditorial pour le web

Concevoir un projet éditorial pour le web

Hélène Beauchef

Hélène Beauchef, « Concevoir un projet éditorial pour le web », dans Michael E. Sinatra, Marcello Vitali-Rosati (dir.), Pratiques de l’édition numérique (édition augmentée), Presses de l’Université de Montréal, Montréal, 2014, isbn : 978-2-7606-3592-0, https://www.parcoursnumeriques-pum.ca/1-pratiques/chapitre13.html.
version 1, 01/03/2014
Creative Commons Attribution-ShareAlike 4.0 International (CC BY-SA 4.0)

Nombreux sont les contenus qui circulent désormais en ligne et plus nombreux encore sont ceux qui y circuleront demain. Le livre a longtemps été le principal vecteur d’information et de connaissances, mais il se fait progressivement remplacer par le web. L’édition numérique concerne de plus en plus les pratiques de production, de validation et de diffusion des contenus en ligne. Dans ce cadre, il est indispensable de considérer un site web (un blogue, une plateforme à la structure complexe) comme un projet éditorial et de le traiter avec les attentions et les compétences d’un éditeur. Comment projette-t-on un site web ? Comment agence-t-on ses contenus ? Comment choisit-on les solutions techniques en cohérence avec ces contenus ? De l’expression du besoin à la phase d’exploitation, en passant par les choix éditoriaux, techniques et graphiques, ce chapitre expose les rouages et explique les bonnes pratiques qui doivent être à la base de toute conception et réalisation d’un projet éditorial en ligne.

Préparation du projet : le cahier des charges fonctionnel

Le niveau de détails et d’implication dans la conception d’un projet éditorial pour le web varie selon la taille du projet, de la structure dont il émane, du budget, etc. Dans certains cas, une ou deux personnes aux compétences plurielles seront en charge de l’intégralité du projet, dans d’autres, le nombre d’intervenants pourra être bien plus important et les tâches compartimentées. Les missions éditoriale, technique et graphique peuvent être intégrées – avec des équipes au sein de la structure à l’origine du projet – ou externalisées – soit remplies par des prestataires missionnés ou par une agence.

La première étape du projet est l’expression et la contextualisation du besoin. Elle peut se faire sous la forme d’un cahier des charges fonctionnel. Après avoir récolté toutes les informations nécessaires, le responsable de projet (ou le maître d’ouvrage, MOA)Le maître d’ouvrage (MOA) est la personne ou la structure qui porte et exprime le besoin. Il définit les principales caractéristiques du projet (objectif, calendrier, budget) en vue du résultat final escompté : l’ouvrage.↩︎ doit y définir, de manière claire et complète, le projet, son environnement, ses objectifs et les moyens disponibles pour sa mise en place. Le cahier des charges fonctionnel définit les lignes conductrices et doit être une référence pour tous les acteurs du projet, tout au long de son développement.

On doit notamment y trouver les informations suivantes :

Le cahier des charges fonctionnel détaille également les moyens à disposition et les contraintes à prendre en compte pour la réalisation du projet :

À ce stade, un nom de domaine peut déjà être avancé : c’est l’adresse qui permettra aux internautes d’accéder à la page d’accueil du site. Il doit être pertinent et facilement mémorisable. Il comprend aussi l’extension, à choisir en fonction de la localisation et de l’ampleur du projet ou du public ciblé. Par exemple : .com pour un positionnement à l’international (extension créée à l’origine pour les sites commerciaux, c’est aujourd’hui la plus utilisée), .ca pour le Canada, .fr pour la France, .org, .net, etc. Il est possible d’en choisir plusieurs. Chaque nom de domaine étant unique, sa disponibilité doit être au préalable vérifiée en ligne à l’aide d’une recherche WhoisWhois (« qui est ? » en anglais) est un service en ligne qui permet d’aller chercher des informations dans les bases des registres afin de vérifier la disponibilité d’un nom de domaine ou d’identifier son propriétaire ou celui d’une adresse IP. Exemples de Whois : who.is, Whois de l’AFNIC↩︎.

Choix et contenus éditoriaux : la charte éditoriale

Pour pouvoir choisir et modeler le type de site le plus approprié, un inventaire exhaustif des contenus qui devront y figurer doit être dressé.

En premier lieu, les contenus « principaux », liés directement au projet, sont ceux qui constitueront l’« essence » du site, sa raison d’être. Ils doivent être pensés spécifiquement pour le web et peuvent être de tous types : texte, photo, illustration, vidéo, podcast, PDF, etc. Certains existent peut-être déjà et vont pouvoir être utilisés tels quels ou, dans la majorité des cas, adaptés pour le web ; d’autres vont devoir être créés et rédigés dans cette même optique.

En second lieu, les « métacontenus » fournissent des informations plus générales, contextualisent le site et ont trait à son fonctionnement :

On peut citer également les textes préformatés, qui apparaissent lors de l’affichage des pages d’erreur (par exemple, la page erreur 404 identifiant une page qui n’existe pas ou plusLa personnalisation de la page erreur 404 est devenue un véritable exercice de style. Voir ici quelques exemples de page erreur 404.↩︎) et dans les courriels automatiques (par exemple, les confirmations d’inscription ou de désinscription à l’infolettre), et qui peuvent être personnalisés pour améliorer l’expérience utilisateur.

À ces contenus s’ajoutent l’ensemble des fonctionnalités souhaitées : moteur de recherche, fil RSS (Really Simple Syndication)Le RSS Really Simple Syndication est un format de données permettant la syndication de contenus. Le fil RSS diffuse les dernières informations et mises à jour du site syndiqué sous la forme d’un flux (fichier texte au format XML) auquel l’utilisateur peut s’abonner. Ce flux se lit à l’aide d’un agrégateur de contenus ou certains clients de messagerie.↩︎, module de commentaires, options de notification et de partage sur les réseaux sociaux, formulaire de contact, fil d’arianeLe fil d’ariane est un outil de repère et d’aide à la navigation, il permet à l’internaute de se situer facilement dans l’arborescence du site Internet qu’il est en train de visiter. Il est communément placé en tête du contenu de la page (en haut à gauche) et se compose de liens cliquables représentant le chemin qui relie la page d’accueil à la page consultée.↩︎, forum, comptes utilisateurs, etc.

Enfin, dans le cadre d’un projet web, le travail d’édition ne se limite pas (ou plus) au site en lui-même. La dissémination des contenus, l’éditorialisation élargie, fait elle-aussi partie intégrante de la mission éditoriale. La déclinaison du site sur d’autres supports (téléphone intelligent et tablette) et sa présence sur d’autres plateformes doivent ainsi être anticipées afin de maximiser les modes d’accès aux contenus et leur visibilité. Ces choix se font en pertinence avec l’objectif du projet, du public ciblé, des pratiques, des moyens disponibles, etc. Des profils peuvent être notamment créés au nom du projet sur les carrefours d’audience suivants :

Tous ces « objets » sont triés, catégorisés, organisés et liés pour créer des ensembles et sous-ensembles cohérents et interconnectés : le rubriquage. La hiérarchisation et le maillage de ces rubriques permettent alors de structurer le contenu et de faire le croquis d’une arborescence simple, logique et exhaustive pour le futur site.

La ligne éditoriale du projet est ensuite définie dans une charte éditoriale. Cette charte comprend l’ensemble des règles et des bonnes pratiques qui devront être suivies pour la production et la publication des contenus pour le web. Elle apporte une cohérence et une identité au projet, un style, un ton. Tous les types de contenus (texte, vidéo, podcast, illustration, etc.) et de publications (sur le site, les réseaux sociaux, par courriel, etc.) doivent être spécifiés : le niveau de langage, la façon de s’adresser aux internautes, le style et la taille (nombre de signes ou de mots) des titres, des accroches et des textes, la longueur et le format des vidéos, les choix d’images, etc.

La charte détermine également la fréquence de publication, sur le site comme en dehors : envoi d’une infolettre, interventions sur les réseaux sociaux ou sur d’autres plateformes de partage. En fonction du public ciblé, le rythme ainsi que le choix du jour et de l’heure de ces publications sont déterminants pour gagner en visibilité et en efficacité. Une grille de programmation peut-être mise en place pour un meilleur suivi.

Par ailleurs, elle stipule les normes, caractéristiques du web, en matière d’ajout de liens internes et externes (renvoi vers d’autres pages du site ou d’autres sites) et de placement de mots clés dans le but d’optimiser la navigation mais aussi le référencement naturel, et donc le positionnement du site dans les résultats des moteurs de recherche.

Elle rappelle la législation en vigueur en matière de droits d’auteur et de droits des personnes ainsi que les mesures et précautions à prendre pour la respecter. Les membres du projet doivent être sensibilisés aux conditions liées à l’utilisation ou à la reproduction de tous types de contenus provenant d’autres sources : respect des droits, demande d’autorisation auprès des auteurs, citation de leurs noms, lien vers la publication d’origine, etc. Ils doivent aussi être informés des conditions de réutilisation par des tiers des contenus publiés sur le site : autorisée ou non, modifiable ou non, pour usage commercial ou non commercial, citation de l’auteur, restriction par pays, etc. Le choix des licences devra ainsi être spécifié clairement : tous droits réservés, licence creative commonsLes licences creative commons ont été développées par l’organisation à but non lucratif Creative Commons (CC) en 2002. Chaque licence est composée d’une série d’options (attribution, pas d’utilisation commerciale, partage dans les mêmes conditions, pas de modification), chacune identifiable par une icône, qui peuvent être combinées. Ces licences «viennent en complément du droit applicable» et permettent à chaque auteur (ou structure) d’informer le public quant aux utilisations qu’il autorise ou non de son œuvre. En savoir plus.↩︎, domaine publicUne œuvre est considérée dans le domaine public lorsque la durée du droit d’auteur qui s’y applique a expiré. Elle peut dès lors être utilisée librement, sans nécessité d’obtenir une autorisation de son auteur. La durée d’application du droit d’auteur varie selon le pays et le type de l’œuvre. Durée du droit d’auteur au Canada et en France.↩︎… La responsabilité des contenus qui seront publiés revient à l’éditeur du site, tel qu’il est énoncé dans les mentions légales.

Enfin, elle mentionne les rôles de chaque acteur du site : qui rédige les contenus, qui les relit et les publie, qui en assure la diffusion, etc.

L’inventaire des contenus, leur organisation et leur maillage ainsi que l’ensemble de ces principes seront à l’origine des choix graphiques et techniques. Ils pourront ensuite être ajustés, au fur et à mesure, en fonction des retours, de l’expérience et des analyses statistiques.

Choix techniques et graphiques : le cahier des charges technique et la charte graphique

En fonction du cahier des charges fonctionnel (objectif, besoins exprimés, ressources disponibles, etc.), le responsable technique (ou le maître d’œuvre, MOELe maître d’œuvre (MOE) est la personne ou la structure qui a pour rôle de conceptualiser le site web en respectant les contraintes données, de suivre son développement technique et de faire le lien entre les équipes techniques et le maître d’ouvrage.↩︎) définit, dans un cahier des charges technique, les choix qui vont structurer le site : l’architecture, les langages ainsi que les outils et technologies qui seront utilisés. Il y décrit le futur front office, soit le site tel qu’il apparaîtra en ligne à l’internaute (graphisme, arborescence, etc.), et le back office, l’outil d’administration qui sera utilisé par l’équipe éditoriale pour alimenter et mettre à jour le site.

Un premier choix doit être fait entre une solution logicielle propriétaire et une solution logicielle open source.

Avec des logiciels propriétairesUn logiciel propriétaire ne peut être utilisé sans l’accord de son créateur, souvent soumis à l’acquisition d’une licence payante. Son code source n’est pas ouvert et ne peut être modifié sans autorisation.↩︎ peut être développée une plateforme sur mesure, entièrement adaptée à la demande. Cette option nécessite une solide équipe technique (agence et prestataires externes ou service informatique intégré) et une longue phase de programmation, puisque l’ensemble du site doit être construit de A à Z (front office comme back office). Elle aura l’avantage de proposer une structure unique, un site « haute-couture », mais l’inconvénient de créer une forte dépendance vis-à-vis de l’équipe ayant développé le projet. À moins d’un lourd transfert de compétences et de la cession des droits du code source, elle seule pourra effectuer la maintenance et les mises à jour du site.

La solution logicielle open sourceUne solution logicielle open source offre à ses utilisateurs la possibilité d’accéder librement à son code source et de le modifier ou le partager.↩︎ – comme les systèmes de gestion de contenus (CMS, Content Management System) Drupal, Spip, Joomla, WordPressEn savoir plus sur ces systèmes de gestion de contenus : Drupal, Spip, Joomla (davantage utilisé par la communauté francophone), WordPress.↩︎ est un système de gestion de contenus., etc. – permet d’utiliser des interfaces déjà développées, dont le code et les sources sont en accès libre. Ces interfaces sont entièrement configurables et personnalisables (front office et back office) afin de s’adapter aux besoins et à l’identité du projet : habillage graphique, choix des modules, ajout de fonctionnalités, etc. Le recours à l’open source permet une plus grande indépendance face à l’équipe technique, un délai de développement plus court et des évolutions plus fréquentes. Qui dit solution open source dit également le soutien possible d’une large communauté en ligne, à même de partager son expérience et de s’entraider techniquement à travers des questions/réponses, tutoriels, etc. En revanche, il est nécessaire d’adhérer à la philosophie et au cadre de la solution choisie, qui doivent être adaptés au projet et à ses exigences. C’est également faire un pari sur sa stabilité et sa pérennité à long terme.

Le choix du type d’hébergement est également déterminant. Le site, et toutes les données qui le constituent, doit être stocké (hébergé) sur un serveur connecté en permanence sur Internet. L’hébergeur garantit l’accessibilité du site, sa sécurité et sa sauvegarde. Il peut fournir un serveur mutualisé, dont les ressources (espace disque, bande passante) sont partagées par plusieurs « clients ». Cette solution, plus économique (les coûts étant eux aussi partagés), est aussi la moins stable : un pic de trafic sur un site peut entraîner l’inaccessibilité des autres sites hébergés sur le serveur. Il crée également une dépendance vis-à-vis de l’hébergeur, qui prend en charge l’assistance mais garde le contrôle sur ses machines et sur les technologies utilisées. Un serveur dédié (à chaque « client » est attribué un serveur) aura quant à lui l’avantage, non négligeable pour les sites à forte audience, d’offrir un trafic illimité et de pouvoir être techniquement personnalisé. Il sera en revanche plus coûteux et nécessitera certaines compétences techniques. Il est également possible d’utiliser un serveur privé, à « domicile », qui ne sera lié à aucun hébergeur mais nécessitera une connexion Internet puissante et stable ainsi que des connaissances techniques approfondies.

Le nom de domaine préalablement choisi doit être inscrit au registre des noms de domaine. Il peut être réservé auprès d’un bureau d’enregistrement ou registraire (registrar) accrédité auprès d’un registre (registry) : ACEI (Autorité canadienne pour les enregistrements Internet)En savoir plus sur l’ACEI (Autorité canadienne pour les enregistrements Internet) ou CIRA (Canadian Internet Registration Authority).↩︎ pour les noms de domaine se terminant par .ca, AFNIC (Association française pour le nommage Internet en coopération)En savoir plus sur l’AFNIC (Association française pour le nommage Internet en coopération).↩︎ pour les .fr, VeriSignEn savoir plus sur VeriSign.↩︎ pour les .com et .net, Public Interest RegistryEn savoir plus sur Public Interest Registry.↩︎ pour les .org. Le registraire peut être un hébergeur, un fournisseur d’accès à Internet, une agence web, etc. C’est à lui que revient la gestion du nom de domaine (enregistrement, pérennité). Il s’agit d’une location payante, pour une durée déterminée, qui doit être renouvelée périodiquement.

Concernant le front office, plusieurs propositions d’habillage graphique sont présentées. Après validation d’une des propositions, une charte graphique est rédigée. Celle-ci liste l’ensemble des règles et codes visuels qui devront être respectés pour garantir la cohérence et l’homogénéité graphique du projet, son identité visuelle. Elle comprend notamment les règles d’utilisation des couleurs et des polices, le style graphique et iconographique (choix des pictogrammes et illustrations, formats), les principes de navigation, l’organisation visuelle des pages (zoningLe zoning est la représentation schématique des pages d’un site Internet sous forme de zones, incarnant chacune l’emplacement d’une fonctionnalité ou d’un contenu.↩︎), etc. : autant de repères qui permettront à l’internaute d’évoluer avec aisance dans les pages du site et lui donneront envie de prolonger sa visite. S’il existe déjà une charte graphique au sein de la structure à l’origine du projet, la charte graphique du site web peut en être une déclinaison ou une prolongation.

L’élaboration de la charte graphique est, de plus en plus, intimement liée à un travail réalisé sur l’ergonomie dont la visée est d’optimiser l’expérience utilisateur en rendant l’interface intuitive et simple d’utilisation. Grâce à l’analyse des usagers-types (tels que définis plus tôt) et de leurs pratiques, l’architecture de l’information et la structuration des pages seront adaptées afin de gagner en lisibilité, en accessibilité et donc en efficacité.

Sur ces bases, et celles de l’arborescence simplifiée réalisée lors de l’inventaire des contenus, une arborescence détaillée peut être élaborée. Elle liste l’ensemble des pages et présente schématiquement la manière dont l’information sera organisée et articulée.

À l’issue de ces choix, un calendrier est préétabli, planifiant les phases successives de la réalisation du projet : habillage graphique, développement et intégration technique, saisie des contenus, mise en ligne, sans oublier les tests et les étapes de validation. Chaque phase est chiffrée (nombre de jours travaillés par nombre de personnes sollicitées) pour dresser un budget prévisionnel.

Lorsque les différentes parties impliquées se sont entendues sur les propositions technique et graphique, le calendrier et le budget, le travail de développement peut commencer.

Développement et mise en ligne

L’équipe technique développe le site conformément aux décisions prises préalablement.

La structure du site (comme celle des contenus) doit être pensée stratégiquement pour garantir un bon référencement, c’est-à-dire un bon positionnement dans les résultats des moteurs de recherche, principales sources d’accès au site. Le SEO (Search Engine Optimization, optimisation pour les moteurs de recherche) consiste à mettre en place un ensemble d’éléments normés qui permettront aux robots d’indexation de lire et de comprendre de manière optimale le site et son contenu. Ces bonnes pratiques amélioreront le référencement naturel, offrant au site une plus grande visibilité et de meilleures chances d’atteindre le plus grand nombre d’internautes. On peut citer, entre autres choses, l’écriture et la réécriture des URL (utilisation de mots clés, bannissement des caractères spéciaux), le sitemapÉtabli selon le protocole Sitemaps créé par Google en 2005 (et adopté désormais par d’autres moteurs de recherche : Bing, Yahoo, Ask et Exalead), le sitemap (plan de site) regroupe l’ensemble des URL et une série d’informations caractérisant le site. Il est rédigé selon des normes compréhensibles pour les robots d’indexation.↩︎ et les métadonnées.

Pour pouvoir mesurer l’audience du site et l’évolution de son trafic, un outil d’analyse statistique doit être implémenté (du type Google Analytics ou XitiGoogle Analytics et Xiti fournissent des outils permettant d’analyser l’audience d’un site.↩︎). La majorité des CMS fournissent leurs propres outils.

Dès lors que la partie back office est opérationnelle, l’équipe éditoriale peut entamer la saisie des contenus, préalablement adaptés ou créés pour le web.

Une période de tests est ensuite planifiée afin d’éprouver la pertinence de l’arborescence et de la navigation, de détecter et réparer les éventuels bugs, de vérifier les liens internes et externes, de pallier les oublis et de corriger les coquilles.

Puis, la mise en ligne peut avoir lieu : le site devient accessible à tous. Idéalement, elle a lieu suffisamment en amont du lancement officiel pour, d’une part, prendre le temps de régler les derniers détails et faire les derniers tests et, d’autre part, permettre aux moteurs de recherche de scanner le site et ainsi initier son référencement naturel (ce qui prend habituellement quelques jours).

La diffusion de l’information sur tous les canaux peut alors commencer : annonce sur les réseaux sociaux, envoi de courriels, communication traditionnelle (relations de presse et publiques), etc.

Suivi du projet : la phase d’exploitation

La mise en ligne du site ne marque pas la fin du projet. Son succès dépend tout autant de l’activité de veille et du suivi qui lui est apporté en phase d’exploitation.

Une veille statistique, ciblée sur les principaux indicateurs (nombre de visites et de pages vues, temps passé sur le site, rubriques les plus consultées, taux de rebondLe taux de rebond correspond au pourcentage de visiteurs ayant quitté le site après consultation d’une seule page, sans aucune interaction.↩︎, sources des visites, mots clés utilisés, etc.) ainsi qu’un suivi du référencement donnent de précieuses informations sur le trafic, les usages liés au site et l’intérêt qu’il suscite. Ces informations sont primordiales pour ajuster le discours et améliorer l’expérience utilisateur.

L’enrichissement constant ainsi que l’animation des contenus créent une relation avec l’internaute l’incitant à revenir régulièrement, poussent les moteurs de recherche à scanner le site plus souvent, et accroissent le référencement comme le trafic : mise à jour des textes, ajout de nouveaux articles et de liens, mise en avant événementielle sur la page d’accueil, envoi d’une infolettre, prise en compte des suggestions des internautes, réponse aux commentaires, etc. Une veille éditoriale constante permettra de s’adapter aux pratiques et aux usages en temps réel.

En complément, d’autres techniques de référencement peuvent alors être mises en place, comme l’achat de mots clés sur les moteurs de recherche (liens sponsorisés) : c’est ce que l’on appelle, couplé au référencement naturel, le SEM (Search Engine MarketingLe SEM Search Engine Marketing désigne l’ensemble des actions ayant pour visée d’améliorer la visibilité d’un site sur les moteurs de recherche. Il comprend le référencement naturel – SEO Search Engine Optimization (optimisation pour les moteurs de recherche) – et le référencement payant (achat de mots clés sur les moteurs de recherche).↩︎).

La valorisation des contenus, grâce à une éditorialisation externe mesurée et continue sur les grands carrefours d’audience (notamment les réseaux sociaux), apportera au site une large exposition, assurant également sa visibilité et sa pérennité. Le relai des actions décrites ci-dessus, l’instauration d’un dialogue, le rebond sur l’actualité, l’appel à contribution ainsi qu’une veille active (suivre ce qui se dit sur le site) sont autant d’occasions de communiquer sur ces terrains.

D’un point de vue technique, maintenance et veille informatiques doivent être assurées (mises à jour, correction des bugs), ainsi que, à plus long terme, la mise en place d’évolutions techniques ou l’ajout de nouvelles fonctionnalités.

Un projet éditorial conçu pour le web est un projet ouvert, nécessitant un travail d’éditorialisation constant. Un site « clos », aux contenus figés, est en effet destiné à plonger dans l’oubli : celui des internautes comme celui des robots d’indexation des moteurs de recherche, qui ne viendront plus le visiter. Les objets éditoriaux se transforment, les habitudes de lecture et de consultation aussi ; il en est de même, par conséquent, pour le métier de l’éditeur.

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Hélène Beauchef éditorialise tous types de contenus sur le web afin de largement diffuser savoir, connaissance et amour du libre accès.