De la carte mentale au carnet de recherche en ligne
Pascale Argod, « De la carte mentale au carnet de recherche en
ligne », Étienne Cavalié, Frédéric Clavert, Olivier Legendre, Dana Martin (dir.), Expérimenter
les humanités numériques (édition augmentée), Presses de
l’Université de
Montréal, Montréal, 2017, isbn : 978-2-7606-3837-2, https://www.parcoursnumeriques-pum.ca/9-experimenter/chapitre4.html.
version 0, 01/09/2017
Creative
Commons Attribution-ShareAlike 4.0 International (CC BY-SA 4.0)
À l’heure des données ouvertes, les compétences du professionnel de la documentation et du chercheur se croisent pour l’usage efficace des outils numériques au service de la publication. Mon expérience en documentation a nourri mon travail de thèse (2009) par une recherche sur Internet appuyée sur la « sérendipité ». Pour Danièle Bourcier, directrice de recherche au CNRS, ce terme recouvre la capacité « à un certain moment de tirer profit de circonstances imprévues », mais il évoque un état d’esprit à cultiver pour faire des trouvailles, « et la faculté de découvrir, d’inventer ou de créer ce qui n’était pas recherché grâce à une observation surprenante et une interprétation correcte » (2011). Une méthodologie du projet de recherche permet d’optimiser les résultats obtenus grâce aux outils d’édition ouverte ; je vais tenter de les illustrer par ma double fonction de professionnelle et d’enseignante de la documentation. Le travail du chercheur peut se décomposer en quatre temps, de la carte mentale à la rédaction du carnet de recherche en ligne : l’investigation, l’exploration, la production, le développement de projets. À chaque étape, des outils sont à découvrir et à exploiter à bon escient pour cheminer vers la découverte. Nous insisterons en particulier sur l’importance de la carte mentale comme outil de recherche et de créativité et sur la réalisation d’un carnet de recherche en ligne. Joseph D. Novak a développé la théorie qui sous-tend les « cartes conceptuelles » et la façon de les construire (1977), et Tony Buzan invente le concept de mind mapping comme « pensée irradiante » et « outil pour enseigner » (1995 ; 2003). La visualisation dans la pensée est au fondement de son élaboration : de la Raison graphique (Goody 1978) à la dimension visuelle du travail intellectuel à partir de modes synthétiques d’organisation des données. La représentation graphique favorise la réorganisation de l’information. À travers le choix d’idées, de mots-clés et de concepts, la carte mentale stimule en effet l’imagination et l’abstraction et permet un apprentissage actif qui favorise la créativité et la mémoire et qui mobilise la hiérarchisation des informations au fil du raisonnement.
Quatre cartes mentales sont utiles au cheminement mental :
- la première guide la recherche d’idées et de mots-clés,
- la deuxième accompagne les notes de lectures ou la réflexion théorique,
- la troisième l’inventaire du terrain ou l’observation pratique,
- et la quatrième permet la synthèse de l’article rédigé en vue d’une communication en colloque.
En partant de la diversité des pratiques et de l’abondance des informations disponibles, décuplée par le Web, je propose cette piste de méthodologie de travail. Au fil de la recherche heuristique et des lectures, la carte permet de mémoriser la prise de notes ou le relevé de citations pertinentes. Quant à l’analyse de terrain, elle sert à noter les points forts et faibles, les observations et l’évaluation du terrain d’étude. Il s’agit de différencier les théories, les notions, les exemples et les relations de causalité, afin d’élaborer une nouvelle organisation de la prise de notes. Celle-ci aboutira à un plan original qui sera alors développé et détaillé sous forme de communication ou dans un carnet de recherche en ligne. La diffusion facilite alors l’interaction avec d’autres chercheurs, la citation et le croisement des sources.
L’investigation et les mots-clés : de la démarche heuristique au tableau heuristique
L’investigation d’un sujet permet de déterminer les problématiques de recherche. La réalisation d’une carte mentale sert à élaborer une stratégie de recherche créative, par les liens et les relations établis entre les différentes notions. La carte mentale facilite la démarche heuristique à partir, par exemple, des aide-mémoire pour un questionnement systématique que sont le questionnaire QQOQCCP (Qui, quoi, où, quand, comment, combien, pourquoi ?) ou la méthode ESPRIT (entrée en matière, situation, problème, résolution, information, terminaison (Timbal-Duclaux 1983)), afin de dégager la ou les problématiques possibles, de définir le sujet et de répertorier les mots-clés pertinents suite à une recherche sur Internet. L’organisation visuelle de la pensée se met alors en place au fil des recherches en ligne dans les catalogues universitaires ou sur les moteurs de recherche qui permettent une veille informationnelle. Les logiciels de mind mapping proposent la réalisation, mais aussi un accès en ligne à la carte réalisée, ce qui facilite l’échange à distance avec d’autres chercheursVoir cette recension de logiciels de mind mapping réalisée par Alexandre Serres sur Mindmeister, 2013.↩︎ (option « partager »). J’ai ainsi utilisé le logiciel Mindomo pour réfléchir à la sélection de mots-clés qui définissent le carnet de voyage dans la carte mentale intitulée Hybridité du carnet de voyage, une palette médiatique.
À partir d’un premier brainstorming, je les ai classés en quatre entrées (genres artistique, littéraire, éditorial et médiatique) qui m’ont amenée à m’interroger sur l’angle de vue et les types de carnets. J’ai établi des liaisons visuelles (Ctrl+L) entre certaines notions relevant des sous-catégories des quatre principales entrées. Ainsi, l’hybridité du « genre artistique » est reliée à la combinaison du « genre médiatique », de « l’image mosaïque » et de « la narration ». J’ai repéré de cette façon les trois axes de mon article sur L’hybridité et l’intermédialité du genre carnet de voyage (2011, 27‑35). L’utilisation de la carte mentale m’a permis de passer de la liste à la structuration de ma pensée sous la forme d’un plan contenant des associations d’idées (présenté en arborescence ou en maillage). Par conséquent, le chercheur parvient à mieux gérer la complexité, exercer son esprit critique, articuler les concepts pour libérer la pensée, en somme, il arrive à prendre du recul grâce à la visualisation des informations qui lui apporte une vision plus globale de son sujet. J’ai étoffé chaque axe de mots-clés, transformés alors en « branche », puis ajouté les documents et les types de ressources à consulter sur Internet. La carte mentale permet d’établir le lien entre la recherche des idées et la recherche de documents et de hiérarchiser visuellement l’ensemble en vue d’une recherche efficiente sur Internet. Elle exige une réflexion sur la signification des termes, sur la pertinence par rapport à la problématique, sur la nature de l’information à classer selon les sous-thèmes ou catégories choisis ainsi que sur la récurrence de chaque mot apparu au fil de la réflexion et donc inscrit sur la carte.
Le travail sémantique qui définit les mots-clés pertinents vise à
adapter le registre linguistique de la recherche au lecteur
destinataire. La recherche de documents doit pouvoir se faire à
différents niveaux pour différents usagers (étudiants, enseignants,
chercheursDeux sites donnent des exemples de ces recherches en
ligne :
- CERISE
(Conseil aux Étudiants pour une Recherche d’Information Spécialisée
Efficace) de l’URFIST,
- SAPRISTI
(Sentiers d’Accès et Pistes de Recherche d’Informations Scientifiques
et Techniques sur l’Internet) de DOC’INSA.↩︎. Le choix du type de document
recherché (ouvrage, revue, fichier audiovisuel, etc.) détermine
l’outil ou le catalogue universitaire adapté à la requête. Vérifier
dans un thésaurus comme RAMEAURAMEAU (Répertoire d’Autorité-Matière Encyclopédique
et Alphabétique Unifié) est un langage d’indexation matière de
documents utilisé par la Bibliothèque nationale de France et les
bibliothèques universitaires. En
savoir plus.↩︎ ou IdRefL’application IdRef permet d’interroger les autorités
des bases Calames,
Sudoc et theses.fr
et d’enrichir et/ou de corriger des notices autorités existantes. En
savoir plus.↩︎
les descripteurs du contenu (localisation, période, champs) est un
préalable qui pallie les limites du langage naturel, riche, mais aussi
souvent ambigu, et évite ainsi les risques induits par les synonymies,
les homonymies, les polysémies. Le choix de mots-clés permettra
l’indexation du document de recherche rédigé dans les catalogues
universitaires, afin qu’il devienne visible pour la communauté
scientifique nationale et internationale. Ainsi, déterminer à la fois
les concepts clés du langage naturel et ceux du langage d’indexation,
puis les combiner, permet d’accéder aux productions scientifiques
pertinentes dans un domaine disciplinaire donné. L’élaboration d’une
carte mentale ou d’un tableau heuristique à plusieurs entrées facilite
la recherche documentaire : « problématiques » , « mot-clés »,
« types de documents recherchés » et la mention des « catalogues ou
sites web correspondants ». Il s’agit de mettre en relation les
« questions » et les « mots-clés » adaptés ainsi que les « types de
documents » recherchés.
Cette carte peut être enrichie par une veille scientifique. Des services de curation (pratique consistant à sélectionner, éditer et partager des contenus de ressources web pertinentes), par exemple Pearltrees, Scoop.it et Delicious, favorisent le partage collectif de la veille. Ils remontent ensuite automatiquement sous forme de flux selon les critères de recherche que j’ai prédéfinis. Avec Scoop.it Education, j’ai réalisé des journaux et revues de presse à partir des pages web que j’ai sélectionnées (avec « new scoop », dans lequel on colle le lien web choisi, accompagné d’un commentaire personnel). Ils sont consultables à tout moment sous une URL dédiéeVoir Carnet de voyage et de reportage intermédia et Carnets apprendre.↩︎. L’outil assure aussi une veille par courriel sur les sujets proches et sur les nouveaux journaux édités, informations que je rediffuse dans mon bulletin d’information.
L’exploration en SHS : de la carte mentale à l’appel à contributions
L’exploration en SHS concerne à la fois les lectures et le travail sur le terrain. L’analyse critique du contenu d’articles scientifiques est indispensable à l’éveil du chercheur et à l’élaboration de la carte mentale sur le sujet d’investigation. La lecture analytique des publications les plus récentes alimente la carte mentale et les ramifications à investir. Après la collecte de l’information et l’évaluation du contenu, il s’agit de l’analyser, de la traiter et de la classer, afin de constituer une banque de données personnelles qui facilite non seulement le travail de visualisation, mais qui peut aussi alimenter un carnet de recherche en ligne.
L’élaboration de la bibliographie normée est automatisée grâce au logiciel ZoteroVoir aussi le chapitre 3 « Zotero : la gestion de références bibliographiques et de corpus documentaires » de Chloée Fabre.↩︎. Cet outil permet de classer les ressources par partie, par catégorie ou par support, mais aussi selon le format ou la norme bibliographique choisie. À travers la lecture des documents référencés, il s’agit de mémoriser l’information. La carte mentale est le résultat de la prise de notes, afin de transformer le cheminement de la pensée en représentation visuelle et de rendre cette même prise de notes encore plus efficiente selon l’objectif de la recherche. Une grille d’analyse du contenu scientifique a pour but d’acquérir une lecture avisée, analytique et réflexive grâce à une trame comportant six questions :
- Quels sont les principaux arguments que mobilise l’auteur pour soutenir sa thèse ?
- Sur quelles références, théories ou travaux l’auteur s’appuie-t-il ?
- Quelle méthode scientifique emploie l’auteur pour mener sa recherche ?
- L’auteur discute-t-il ses résultats et ouvre-t-il d’autres pistes à envisager ?
- Y aurait-il des éléments non abordés ou évincés par l’auteur ?
- Les propositions de l’auteur vous sont-elles utiles pour votre propre recherche ?
La carte mentale permet de garder la trace des lectures en ligne de pages web, mais aussi de questions, de notions clés, de champs thématiques annexes ainsi que des processus d’induction et de déduction servant à démontrer l’originalité de la thèse proposée. On peut ainsi cartographier un texte, prendre des « croquinotes » ou réaliser un « sketchnoting » par annotation (Boukobza 2014). Pascal Duplessis attribue quatre fonctions aux cartes mentales : fonctions heuristique, épistémologique, graphique et cognitive, en allant de l’exploration du domaine conceptuel à la structuration des connaissances à travers une visualisation de l’information (2007a) .
En mentionnant le lien web de l’article à côté du concept ou du mot-clé, cette carte multimédia des notions abordées (renvois vers sites, vidéos, articles, etc.) est évolutive. L’impression de la carte peut illustrer la fin d’une introduction en proposant un plan structuré, mais aussi une conclusion en synthétisant l’ensemble de l’article. Pour une communication, le rendu de la carte peut être animé sous la forme d’un diaporama. La carte mentale nécessite des temps d’incubation et des temps de restructuration au fil des lectures, des recherches et des réflexions. Elle suscite la créativité ; Pierre Mongin évoque ses atouts : « explorer les possibilités créatives, éliminer les idées reçues, créer de nouveaux cadres conceptuels, développer des idées nouvelles » (Mongin et Garcia 2011). À la suite de la première carte mentale Hybridité du carnet de voyage, une palette médiatique sur la définition du genre, je me suis interrogée sur son intérêt pratique, notamment pour la communication touristique en reprenant les médias, les techniques et les types de patrimoine qui m’ont amenée à approfondir différents aspects (lieux, types de tourisme et objectifs), puis à dégager une typologie de carnets de patrimoine, objet d’une deuxième carte, à savoir Le carnet de patrimoine et de voyage et la valorisation du tourisme. À travers celle-ci, j’ai noté l’importance de la démarche créative nécessaire pour créer un carnet de voyage, et j’ai alors réalisé une troisième carte plus affinée intitulée Créativité et carnet de voyage.
J’ai croisé les trois démarches (artistique, documentaire et heuristique) avec le « cheminement du voyage » (parcours initiatique, point de vue, quête, confrontation à une autre culture), et j’ai pu mettre en évidence le concept de « créativité ». Il s’avère que les aptitudes propres à la créativité sont surtout déclenchées par la confrontation à une autre culture. Ainsi, déjouer les stéréotypes, mobiliser ses représentations, changer de référent et de perspective, critiquer ses propres référents culturels sont des compétences culturelles qui favorisent la créativité. Cette carte mentale a été présentée en version diaporama animée (icône écran « présenter ») selon les branches à expliciter lors de ma communication au colloque Créativité et apprentissages (2014), puis diffusée en ligne (icône « partager »), avant d’être intégrée à un diaporama Prezi préfigurant l’article.
Présentation Prezi de Pascale Argod : communication « Créer un carnet de voyage - reportage », colloque Créativité et apprentissages, 2014
Crédits : Pascale Argod
La production : du carnet de terrain ou d’observation au carnet de recherche en ligne
Les carnets en SHS peuvent être de deux types : carnet de mémoire et d’observation ou encore carnet de projets et de recherches. La typologie des carnets se construit en fonction des démarches de recherche (observations et entretiens) et des méthodes visuelles (image, audiovisuel et numérique) utilisées. Chaque carnet a des spécificités malgré une démarche de base quasi identique : relevés, inventaire, traces, notes textuelles et visuelles. Le carnet sert la recherche à partir de l’observation et peut prendre des formes variées, qu’il soit carnet de reportage ou de patrimoine (Argod 2014b, 25‑43) : carnet ethnographique, carnet interculturel, carnet d’itinéraires, carnet urbain, carnet naturaliste ou carnet disciplinaire (archéologie, architecture, géographie, géologie).
Le carnet mobilise la découverte du réel par les sens, le questionnement et l’imaginaire qui permet la retranscription et la construction de symboles. Outil personnel de recherche et d’inspiration, le carnet, sur support papier ou numérique, serait donc une mémoire structurée du vécu qui permettrait de se projeter dans l’avenir. En effet, il affine le regard pour réunir l’esprit créatif et la pensée critique en cinq temps :
- Observation et perception sur le terrain : découverte de l’environnement.
- Interprétation : une démarche heuristique dans laquelle s’exerce une subjectivité.
- Retranscription : des traces, des notes en texte et en images, la spatialisation.
- Élaboration du document secondaire : analyse, vérification, information.
- Diffusion du carnet : feedback, comparaison et commentaire de l’extérieur.
La carte mentale m’a aidée à élaborer le plan de mon blog de recherche, mais aussi mes communications ou mes articles. La réalisation d’un carnet de recherche en ligne permet de diffuser ses travaux de recherche et favorise l’émergence ou la participation à des projets collectifs motivants. La plate-forme gratuite de carnets de recherche en ligne hypotheses.org, qui comprend près de 1500 blogs en SHS, propose un mode d’emploi pour l’édition (La maison des carnets). Elle est susceptible de publier « un carnet de terrain, chronique scientifique sur un thème précis, un carnet de bord d’une recherche collective en cours, un carnet de fouilles archéologiques, un carnet de veille, un blog de revues ou de livres, une newsletter scientifique, ou tout autre type de carnet de recherche ». Dans mon carnet de chercheur intitulé Carnet de voyage - reportage : intermédialité, interculturalité, médiation, patrimoine, j’ai apprécié la possibilité de pouvoir approfondir certains sujets abordés dans ma thèse, au fil des 130 billets publiés à ce jour et répartis en douze rubriquesObjet culturel et visuel, carnet de reportage intermédia, carnet interculturel et de mobilité, carnet de terrain, carnet de patrimoine, carnet de terrain en arts et SHS, corpus de fonds anciens, corpus intermédia, l’objet culturel et visuel, l’objet d’insertion, l’outil de communication et l’outil pédagogique.↩︎. Je propose aussi une veille automatique portant sur les appels à contribution du calendrier des lettres et sciences humaines et sociales, calenda.org. La rubrique « Liens » permet de tisser son réseau de chercheurs rencontrés au fil des colloques.
Du carnet aux projets collectifs et à la communauté d’intérêt
Le carnet de recherche est un outil de motivation et de structuration de ses travaux, de contribution à des manifestations et des publications scientifiques, de construction d’une veille et d’un réseau. Depuis la création de mon carnet en 2012, plusieurs projets de collaboration ont émergé et ont donné à mon travail de nouvelles perspectives. La lisibilité sur l’Internet qu’offrent hypotheses.org et HAL m’a permis de partager et d’approfondir mes recherches, restées auparavant personnelles et ponctuelles. La visibilité d’un carnet de recherche sur Internet implique l’indexation par mots-clés de chaque billet posté. De même, l’indexation sur HAL améliore elle aussi la visibilité de mon travail dans la communauté scientifique nationale et internationale, notamment grâce aux catalogues universitaires. Par ailleurs, l’outil « statistiques » de mon blog permet de connaître l’étendue de son rayonnement.
Je rédige enfin un bulletin d’information trimestriel d’une
quinzaine de pages, intitulé Actualités du carnet de voyage,
qui diffuse la veille que j’effectue et complète le blog, permettant
d’en relancer l’intérêt. Chercheurs, étudiants, artistes et éditeurs
ont reçu le 25e numéro en juin 2015Lire le bulletin trimestriel d’information de Pascale
Argod : Actualités
du carnet de voyage, no.25, juin 2015.↩︎. Ainsi, après
trente-huit communications en colloque et quinze années de
contributions à la manifestation du Rendez-vous du carnet de
voyage, j’ai tissé mon propre réseau de chercheurs et d’artistes
partageant un même champ d’activitésLe répertoire des carnettistes et écrivains-voyageurs
a été lancé en juin 2009 et actualisé en octobre 2014. En
savoir plus sur le Rendez-vous du carnet de voyage.↩︎.
Le recours aux annuaires internationaux de chercheurs et aux réseaux
sociaux de rechercheOn peut citer, entre autres, Academia.edu,
ResearchGate,
MyScienceWork.
Voir aussi le chapitre 2 « l’usage des
réseaux sociaux pour chercheurs » d’Emmanuel
Mourlon-Druol.↩︎ est également très utile. Mon
carnet de recherche sur le carnet de voyage – reportage a été
référencé par un carnet de recherche collectif, le Carnet
des méthodes visuelles. La création d’un réseau national dans
les Maisons des sciences de l’Homme (MSH) sur ce sujet a contribué à
la mise en valeur des méthodes visuelles en sciences humaines et
sociales, et à la naissance, en 2015, de la Revue
française des Méthodes Visuelles. Le réseau comme la revue
ouvrent ainsi de nouvelles perspectives de recherche en lien avec les
carnets de voyage, de reportage ou de terrain.
En conclusion, mon parcours de chercheur a prolongé celui que j’avais emprunté comme enseignante, en exploitant quelques outils professionnels du documentaliste et en lien avec une quinzaine de stages suivis auprès des URFIST. Mes réflexions sur la carte mentale et le carnet de recherche en ligne m’ont permis d’affiner les fonctionnalités des outils et de développer une méthodologie de recherche et de publication via les outils des Open Data, qui se déroule en quatre étapes, depuis l’investigation jusqu’au développement de projets de recherche. Chaque étape nécessite une connaissance, à la fois documentaire et technique, de plusieurs outils. Leur utilisation conjointe optimise à la fois l’efficacité du travail de recherche (Tattersall, Watts, et Vernon 2007, 32‑33) et le foisonnement de la créativité Todd Lubart (2003). Elle stimule la pensée divergente (Guilford 1950, 444‑54), ou la pensée de la complexité qu’Edgar Morin a traduite dans sa vision encyclopédique du savoir, La Méthode, 1977 à 2006. L’édition ouverte, et notamment les cartes mentales et les carnets de recherche collaboratives, renforcent ce lien entre passé et présent que développent les humanités numériques.
Références
Contenus additionnels
Présentation « Carnet de voyage, une pédagogie active et créative » par Pascale Argod
Carte mentale « Logiciels de mind mapping » par Alexandre Serres, 2013
Carnet des méthodes visuelles, carnet de recherches sur hypotheses.org
Pascale Argod
Pascale Argod est enseignante certifiée de Documentation, PRCE (professeur certifié affecté dans l’enseignement supérieur) et requalifiée en sciences de l’information et de la communication (2010-2018). Membre associée du MICA (Médiations, information, communication, art ; EA 4426) et des programmes LIDO (« Des lieux, des oeuvres : représentations cartographiques, littéraires et iconographiques des lieux et des territoires, méthodologie pour la construction de corpus ») de la MSH de Clermont-Ferrand (USR 3550) et Méthodes visuelles du réseau national inter MSH.