L’agir en condition hyperconnectée

Introduction. Les conditions de l'(inter)action actuelle

Introduction. Les conditions de l’(inter)action actuelle

jake moore

Christelle Proulx

jake moore, Christelle Proulx, « Introduction. Les conditions de l’(inter)action actuelle », L’agir en condition hyperconnectée : art et images à l’œuvre (édition augmentée), Presses de l’Université de Montréal, Montréal, isbn:978-2-7606-4297-3, https://www.parcoursnumeriques-pum.ca/11-agir/introduction.html.
version 01, 22/09/2020
Creative Commons Attribution-ShareAlike 4.0 International (CC BY-SA 4.0)

Qu’il s’agisse de nos téléphones intelligents, des collectes de données massives devenues omniprésentes, de la connexion internet ambiante, des villes dorénavant intelligentes, ou encore des images, des informations, des individus et des relations qui se développent au bout des doigts, via des écrans tactiles ou des claviers, une grande part de l’humanité se retrouve connectée de (presque) toutes parts. Notre présent et notre passé récent se trouvent ainsi marqués par la multiplication et l’intrication des modes et des zones de connexion, et ce, principalement par internet. Nous qualifions de condition hyperconnectée cet état où s’hybrident les espaces en ligne et hors ligne à travers une foule de médiations hétérogènes. Avec cet ouvrage collectif, nous souhaitons préciser et nuancer les définitions de ses constituants et de sa structure, en portant une attention particulière aux (in)actions qui émergent en son sein. L’étude de l’art et des images spécifiques à cette condition nous semble une perspective singulièrement fructueuse afin de mener ce travail. Les textes qui suivent cherchent ainsi à souligner les nouvelles formes actives de représentation et de matérialité qui font voir plus clairement cette condition.

Nous avons choisi d’emprunter les voies de l’agir afin d’aborder le concept de connexion avec pour objectif de nous concentrer sur le potentiel de transformation d’un état contemporain densément interrelié. Les contributions montrent que les individus, les œuvres, les images, les sites et les objets peuvent agir et interagir, voire rendre visibles leurs modalités d’intra-action – pour reprendre un concept clé de Karen Barad (2007) qui sert à décrire comment la matière se constitue d’une suite d’agencements dynamiques. En nous concentrant en outre sur la mise à l’œuvre de l’art et des images, cela permet également de réexaminer les notions de participation, de performativité, d’automatisation et d’interconnectivité. Qu’elles se déroulent dans l’espace urbain, en ligne ou à la jonction des deux, de nombreuses pratiques artistiques mettent en jeu les transformations du rapport à notre (in)capacité à agir, de façon individuelle ou collective. Au moyen de perspectives militantes, philosophiques, techniques, postcoloniales, féministes et artistiques, ces études de productions culturelles actuelles fournissent un éclairage nécessaire sur les questions concernant notre engagement dans et avec différentes formes de l’espace public actuel.

La condition hyperconnectée

La condition hyperconnectée suppose d’abord une forme spatiale numérique médiée et produite par des méthodes technologiques. Les chercheur.se.s en sciences sociales Anabel Quan-Haase et Barry Wellman ont proposé le terme « hyperconnectivité » en 2003« The Social Affordances of the Internet for Networked Individualism » Anabel Quan‐Haase et Wellman (2003).

afin de décrire la nature multimodale de la connexion au sein de sociétés en réseau : nous pouvons dialoguer en face, par téléphone, messagerie électronique, ou encore via les formes collaboratives du web 2.0. Dans la condition hyperconnectée, ou « l’ère hyperconnectée » comme elle a été appelée ailleurs (Floridi 2015, notamment), tout doit communiquer au maximum :

L’hyperconnectivité signifie que tout se parle : de personne à personne, de personne à machine et de machine à machine. Ces interactions sont d’une entité à une autre entité, d’une entité à plusieurs entités et de plusieurs à une entité (notre traduction, Ranadivé 2013).

Les réseaux sociaux, les appareils mobiles, la ville intelligente et, à la base, internet font désormais partie intégrante de notre quotidien, au moyen de ce qu’Adam Greenfield (2006) a qualifié de « everyware » dans son examen de l’informatique ubiquitaire. Cela ressemble également à ce qui est parfois qualifié d’ « environnements cliquables », de « pervasive network » ou, plus éloquemment, d’une forme d’intelligence ambiante (Waldner 2006). En plus de l’ubiquité informatique, cette intelligence ambiante serait à la fois attentive à son environnement grâce à des dispositifs de capture, intuitive par ses modes interactionnels intégrés au quotidien et adaptable, c’est-à-dire intelligente au sens du déploiement d’un processus d’apprentissage et d’ajustement constant. La connexion nous accompagne effectivement presque partout et pratiquement à tout moment, sans qu’elle se fasse pleinement sentir, tel un environnement.

L’ « hyper » de l’hyperconnectivité signifie d’une part un au-delà de la connexion, trop connecté, en excès. L’ « hyper » est d’autre part lié à sa signification mathématique, celle qui est aussi utilisée lorsqu’on parle traditionnellement d’hypertexte. Ted Nelson, dans son texte de 1967, « Brief Words on the Hypertext », l’explique bien : ce préfixe sert surtout à décrire une extension et une généralisation plutôt que de l’excessif. Même si nous croyons tout de même qu’il s’agit d’excès, puisque l’ampleur de cette connectivité est véritablement inégalée, de façon plus cruciale encore, pour Nelson (notre traduction, 1967, 2) « l’ “hyper” se réfère à la structure et non à l’échelle. » L’ « hyper » qui nous occupe est donc d’abord celui qui lie différentes couches de sens et de réseaux, différents espaces et différents temps. Il s’agit de nouvelles façons d’hybrider l’espace, de coexister et d’interroger diverses modalités de l’interspatialité, pour reprendre le terme qu’utilise Boris Beaude dans Internet : changer l’espace, changer la société (2012). Dans ce livre, le géographe affirme tout l’intérêt d’une perspective spatiale dans l’étude de notre rapport à la connexion internet et aux types d’actions potentielles qu’elle offre.

Faire une relecture spatiale de la connexion internet actuelle, prétendument a-spatiale, est un impératif. Pour ce faire, il est indispensable de définir explicitement l’espace dont il est question, afin de mieux caractériser l’une de ses principales propriétés : sa capacité à être le lieu de pratiques déployées tant localement que mondialement. En cela, internet n’est pas tant un lieu de synchronisation, mais surtout un lieu de synchorisation, à savoir un espace qui rend possible une action en commun : l’interaction (Beaude 2012, 9).

Avec la synchorisation, Beaude aborde précisément la nécessité de décrire le façonnement des espaces afin de parvenir à qualifier les (im)possibilités de l’agir : « l’action individuelle s’inscrit dans un contexte commun, qui en infléchit les potentialités (ce que l’individu peut faire) et l’actualisation (ce qu’il fait) » (Beaude 2012, 27) ; en outre, « l’agir est toujours spatial, il est vain de penser l’un sans l’autre » (Beaude 2012, 33). De même, on retrouve chez Beaude trois types d’interspatialités en rapport avec la connexion internet qui structurent la condition hyperconnectée de façon similaire : la cospatialité, l’emboîtement et l’interface.

En 2018, Christian Ulrik Andersen et Søren Bro Pold suggèrent que la matérialité de l’interface traditionnelle soit progressivement en train de disparaître afin de ressurgir en tant que méta-interface omniprésente, en un accès fluide et une interaction intelligente. Dans la méta-interface, l’interface utilisateur classique de l’ordinateur de bureau se fait de plus en plus discrète et intégrée à nos quotidiens en se fondant dans la culture – les dispositifs mobiles, les nuages informatiques, les flux et les systèmes de capture de données invisibles. Selon les auteurs, la méta-interface travaille avec un « capitalisme sémantique » qui capte les comportements des utilisateurs, les analyse et en déduit du sens dans le but de produire du profit. Cette capture fonctionne de façon assez similaire à ce que serait une intelligence ambiante et à notre condition hyperconnectée contemporaine. L’interface, en tant qu’objet (logiciel d’interface utilisateur graphique ou objet-interface, comme un clavier d’ordinateur) et que notion (un état intermédiaire, mais aussi, selon Alexander R. Galloway (2012), une « zone d’activité autonome »), constitue effectivement une prise cruciale pour la critique de cette condition qui nous occupe. Pour Andersen et Pold, l’art (art numérique, net art, littérature numérique, etc.) représente des fissures dans la méta-interface qui nous permettent de la rendre visible afin de l’interroger. Nous croyons, tout comme ces auteurs, que l’art est en mesure de nous aider à voir cette méta-interface au travail.

L’industrie méta-interfaciale (infonuagique, applications, internet des objets, big data, etc.) transforme la vie urbaine quotidienne et notre conception de l’espace public en changeant la lisibilité, l’habitabilité et l’organisation de la ville, et désigne ainsi une facette fondamentale de la condition hyperconnectée. Dans Mobile Interfaces in Public Spaces : Locational Privacy, Control, and Urban Sociability, Adriana de Souza e Silva et Jordan Frith (notre traduction, 2012, 3) conceptualisent également les interfaces en tant qu’agents actifs :

ce sont des dispositifs culturels : elles servent d’intermédiaire dans les expériences quotidiennes dans les espaces sociaux et physiques et autorisent différentes formes de pouvoir ou de surveillance.

Ainsi façonné par l’augmentation des activités de surveillance et d’émancipation, le monde hyperconnecté en est un dans lequel le statisme et la passivité sont difficiles à tenir et la performativité est de mise.

Si nous optons pour le fait d’être (hyper)connecté comme point de départ plutôt que l’interface et sa version méta, c’est que le terme nous semble contenir un grand potentiel critique sur le plan du vivre-ensemble. Connecter est un verbe qui signifie « réunir » ou « mettre en contact » et le contact n’est pas toujours justifié, possible ni bienvenu. L’expression « condition hyperconnectée » retenue pour cet ouvrage veut ainsi décrire un état temporairement stabilisé, voire atteint, de l’hyperconnectivité. Elle se réfère à la généralisation et à la diversification des moyens de connexion, principalement par internet, qui enserrent la planète – une condition également faite de vides non connectés (la « fracture numériqueLa fracture numérique, surtout connue dans sa version anglaise « digital divide », sert à décrire l’inégalité dans l’accès aux ressources numériques. Pour plus de détails à ce sujet, voir notamment The Digital Divide par Jan van Dijk (2020).

 » notamment). Nous évoluons dans un environnement où on peut non plus seulement se connecter à outrance, mais agir une fois constamment déjà connectés sur plusieurs choses et individus et à différents niveaux. Nous souhaitons donc penser au-delà du phénomène d’hyperconnexion : à partir du moment où l’hyperconnectivité est établie en mode d’existence, que peut-on faire ? Que fait-on ?

L’agir

Dans Mobile Interface Theory : Embodied Space and Locative Media, Jason Farman (notre traduction, Farman 2011, 1) souligne qu’un « des principes clés de notre changement culturel actuel est qu’il s’agit moins des appareils que de l’activité. » Puis, De Souza e Silva et Frith (notre traduction, 2012, 4) décrivent les technologies mobiles sensibles à la localisation « en tant que systèmes symboliques qui non seulement filtrent les informations, mais modifient également les relations de communication et les environnements dans lesquels se déroule l’interaction sociale », ce qui permettrait de produire des connexions plus solides et profondes. Les technologies et les interfaces ne peuvent pas non plus être uniquement fondées sur l’électronique, le numérique ou le présent. Les rapports au temps passé et aux distances sont transformés depuis la vitesse croissante des moyens de transport et de l’information qui circulent à côté, à l’intérieur et à cause de ces nouveaux moyens. Dans Space, Place, and Gender, Doreen Massey (notre traduction, 1994, 151) propose par ailleurs une interrogation fort éclairante afin d’aborder notre rapport à l’espace et à la mobilité dans la condition hyperconnectée :

Nous devons nous demander […] si notre mobilité relative et notre pouvoir sur la mobilité et la communication renforcent l’emprisonnement spatial d’autres groupes.

Les technologies numériques ont souvent été qualifiées de « menaces » et de « promesses », et ce tout particulièrement lorsqu’il est question de technologies de représentation. Même hors ligne, car lorsqu’Allan Sekula (notre traduction, italiques dans l’original, 1986, 3‑64) écrit « The Body and the Archive », il insiste sur le « potentiel instrumental de la photographie » en tant que « système de représentation capable de fonctionner à la fois de manière honorifique et répressive. » Plusieurs chapitres qui suivent abordent la photographie connectée en montrant les différentes articulations de ce potentiel instrumental. L’emprisonnement, représentationnel et littéral, dans un environnement mobile et hyper-réseauté est tout à fait réel.

Une fois l’hyperconnexion mise en place, le potentiel de création de publics spécifiques avec la personnalisation de l’information et la garantie technologique que nous puissions toujours être en relation les un.e.s avec les autres ne créent pourtant que peu d’empathie ou de connexion personnelle directe. Cette connexion potentielle latente et par défaut peut à la fois masquer les corps et leurs relations ou les faire apparaître. L’aisance de connexion consolide des communautés, mais, comme toujours, les communautés sont définies tant par ce qu’elles excluent que par ce qu’elles contiennent. L’interrogation de ce qu’est le « nous » en jeu dans la formation d’un (prétendu) espace public contemporain est nécessaire. La condition hyperconnectée nous semble ainsi relever d’un changement sociotechnique de nature écosophique. Dans la pensée de Félix Guattari (1996, 264), l’écosophie met en évidence l’interconnexion performative des sphères environnementale et sociale et retire l’être humain du premier plan afin de se concentrer sur la singularité et les relations. La perspective écosophique permet de réfléchir les façons d’habiter le monde de manière responsable. L’inclusion, la singularisation et l’autonomisation participative sont des postures qui marquent cette pensée. Elles émergent également dans la perspective empruntée dans notre enquête de façon à les réfléchir dans un environnement profondément imprégné de technologies connectives. Si cette condition hyperconnectée est effectivement une écologie, c’est-à-dire constituée de relations entre les organismes, leur construction physique et leur environnement, et aspirant à l’écosophie, comme une sorte de savoir et d’harmonie de l’habiter, nous avons beaucoup à interroger en ce qui a trait aux intentions normatives, oppressives ou émancipatrices de cet espace.

Dans cette réflexion sur la relationnalité et la performativité radicale, l’agir est un mot porteur du mouvement ou de la mise en mouvement nécessaires. L’art et les images qui nous intéressent sont des objets et des processus communicationnels déterminants qui font grandement écho au concept de « l’agir communicationnel » de Jürgen Habermas (1987). De cette théorie complexe, nous retenons d’abord la critique de la rationalité technique et scientifique, puis l’importance de l’action communicationnelle et de son analyse dans la constitution et l’étude de l’espace public. En observant les potentiels singuliers de l’agir – communicationnels pour la plupart – dans la construction spatiale de la condition hyperconnectée, les textes réunis ici en interrogent les voies et les limites afin de cerner à la fois l’autonomisation et les angoisses qu’elle génère. Est-ce que cette hyperconnexion opère en tant que mode d’amplification des liens sociaux et de solidarité, une forme de démocratisation véritable, ou cela nous ramène-t-il à notre passé colonial et misogyne et sa reproduction perpétuelle ? La réponse aux deux propositions semble être positive, selon la communauté ou l’utilisateur.rice desservi.e et engagé.e. Ce paradoxe est devenu doxa dans notre monde contemporain où les choses sont à la fois elles-mêmes et leurs contraires. C’est peut-être dans cette indétermination même que le mouvement est possible, à mesure que nous prenons conscience du fait que les mondes contigus fonctionnent simultanément et que nous examinons nos relations avec eux. Nous souhaitons ardemment nuancer cette dualité. Les études culturelles, féministes et le rapport aux corps dans cette condition hyperconnectée – leur représentation, leur consommation ou leur incarnation – sont des perspectives prégnantes à ce sujet et mises en avant par plusieurs. Par l’étude de performances artistiques et du partage d’images numériques sur les réseaux sociaux tout particulièrement, elles et ils interrogent ainsi certaines (im)possibilités de l’agir qui travaillent avec, dans et contre des perspectives genrées et d’un ensemble d’intersections de diverses dynamiques oppressives de race, de classe ou de sexualité, qui autorisent ou empêchent le déploiement de l’action en condition hyperconnectée.

À l’œuvre

Cet ouvrage est lui-même une action commune qui crée son propre espace de relation, les auteur.rice.s restent tous et toutes conscient.e.s des limites et des exclusions produites au sein de cette communauté de travail. Les chapitres sont librement rassemblés par trois préoccupations thématiques hautement poreuses qui se répondent les unes aux autres : l’espace urbain, les données et les modalités activistes. Chaque chapitre explore ainsi des incidences particulières de l’action dans cet état connecté de toutes parts. L’organisation du livre propose d’abord d’interroger l’espace hyperconnecté, tout particulièrement avec les textes de Josianne Poirier et d’Enrico Agostini Marchese qui abordent notamment l’expérience numérique de la ville via l’architecture ou la littérature. L’emplacement des corps dans cet espace public hybride et les façons de concevoir la spatialité d’internet sont aussi au cœur des cas étudiés par Christelle Proulx. L’analyse de données massives se profile déjà dans leur utilisation pour la ville intelligente que critique Josianne Poirier, mais se fait encore plus présente dans la curation automatique des photographies qu’examinent Lisiane Lomazzi, Joëlle Gélinas et Martin Bonnard ou dans la production d’œuvres littéraires générées par intelligence artificielle qu’étudie Tom Lebrun. Les machines hyperconnectées ne sont pas de simples outils, elles agissent sur l’espace urbain, les produits culturels et la mémoire individuelle.

Dans ces (inter)actions entre êtres humains et machines, l’espace connecté est fait d’entités en déplacement, et le chapitre de Fanny Gravel-Patry met en avant cet aspect en explorant les modalités affectives du partage. Ce chapitre aborde les dynamiques de visibilité des corps, tout comme le fait Alexia Pinto Ferretti dans ses cas d’étude porteurs d’espoir pour les communautés marginalisées. Après ces approches diverses sur la spatialité et les (im)possibilités de la condition hyperconnectée, l’ouvrage se termine sur une interrogation de la temporalité contemporaine par Gina Cortopassi qui examine aussi les corps (sexués et sexualisés) en contexte numérique. La temporalité demeure en trame de fond de tout l’ouvrage également, à travers les notions de souvenir, de balayage, de déplacement, d’éditorialisation, de circulation et de résurgence. Cela va de soi lorsqu’on cherche à étudier l’agir dans cette condition, l’action – qu’elle soit inter ou intra – se produisant inévitablement dans le temps. Ces actions sont de l’ordre de l’imaginaire, de la matérialité, de la mémoire, de la décolonisation et de l’affect. Elles se trament au sein d’une multitude d’aspects cruciaux et spécifiques aux spatiotemporalités de la condition hyperconnectée actuelle.

Références

Anabel Quan‐Haase, et Robert Wellman. 2003. « The Social Affordances of the Internet for Networked Individualism ». Journal of Computer-Mediated Communication 8 (3). https://doi.org/https://doi.org/10.1111/j.1083-6101.2003.tb00216.x.

Barad, Karen. 2007. Meeting the Universe Halfway: Quantum Physics & the Entanglement of Matter & Meaning. Durham: Duke Univ Press. https://www.dukeupress.edu/meeting-the-universe-halfway.

Beaude, Boris. 2012. Internet changer l’espace changer la société. 1 edition. Limoges, France: FYP. https://www.beaude.net/icecs/.

Dijk, Jan van. 2020. The digital divide. Cambridge, UK ; Medford, MA: Polity. https://www.wiley.com/en-us/The+Digital+Divide-p-9781509534456.

Farman, Jason. 2011. Mobile Interface Theory: Embodied Space and Locative Media. 1 edition. New York: Routledge. https://www.routledge.com/Mobile-Interface-Theory-Embodied-Space-and-Locative-Media/Farman/p/book/9780415878913.

Floridi, Luciano, éd. 2015. The Onlife Manifesto: Being Human in a Hyperconnected Era. Springer International Publishing. https://doi.org/10.1007/978-3-319-04093-6.

Galloway, Alexander R. 2012. The interface effect. Cambridge, UK ; Malden, MA: Polity Press. https://politybooks.com/bookdetail/?isbn=9780745662527.

Genosko, Gary, éd. 1996. The Guattari Reader. 1 edition. Oxford, OX, UK ; Cambridge, Mass., USA: Wiley-Blackwell. https://www.wiley.com/en-us/The+Guattari+Reader-p-9780631197089.

Greenfield, Adam. 2006. Everyware: the dawning age of ubiquitous computing. Voices That Matter. Berkeley, CA: New Riders. https://www.peachpit.com/store/everyware-the-dawning-age-of-ubiquitous-computing-9780321384010.

Habermas, Jürgen. 1987. Théorie de l’agir communicationnel. Espace du politique. Paris: Fayard. https://www.fayard.fr/sciences-humaines/theorie-de-lagir-communicationnel-tome-1-9782213018935.

Massey, Doreen B. 1994. Space, place, and gender. Minneapolis: University of Minnesota Press. https://www.upress.umn.edu/book-division/books/space-place-and-gender.

Nelson, Ted. 1967. « Brief Words on the Hypertext ». In Ted Nelson’s published papers on computers and interaction, 1965 to 1977, 14‑30. https://archive.org/details/SelectedPapers1977/page/n15/mode/2up.

Ranadivé, Vivek. 2013. « Hyperconnectivity: The Future is Now ». Forbes. https://www.forbes.com/sites/vivekranadive/2013/02/19/hyperconnectivity-the-future-is-now/.

Sekula, Allan. 1986. « The Body and the Archive ». October 39: 3‑64. https://doi.org/10.2307/778312.

Souza e Silva, Adriana de, et Jordan Frith. 2012. Mobile Interfaces in Public Spaces: Locational Privacy, Control, and Urban Sociability. 1 edition. New York: Routledge. https://www.routledge.com/Mobile-Interfaces-in-Public-Spaces-Locational-Privacy-Control-and-Urban/de-Souza-e-Silva-Frith/p/book/9780415506007.

Waldner, Jean-Baptiste. 2006. Nano-informatique et intelligence ambiante. Inventer l’ordinateur du XXI° siècle. Paris: Hermes Science Publications. https://www.lavoisier.fr/livre/physique/nano-informatique-et-intelligence-ambiante/waldner/descriptif-9782746215160.

jake moore

jake moore est une artiste intermédia dont le principal médium est l’espace. Elle travaille à l’intersection de la matière, du geste, du texte et de la vocalité. Au cours des dernières années, elle a occupé des postes dans des organisations comme MAWA (Mentoring Artists for Women’s Art) à Winnipeg, Studio XX à Montréal et la Galerie FOFA de l’Université Concordia. Elle est actuellement candidate au doctorat en histoire de l’art à l’Université McGill sous la direction de Christine Ross, en plus d’être directrice des galeries universitaires et professeure associée à l’Université de Saskatchewan.

Christelle Proulx

Christelle Proulx est candidate au doctorat interuniversitaire en histoire de l’art à l’Université de Montréal et membre de l’équipe de recherche du projet « Art et site » depuis 2012. Sous la direction de Suzanne Paquet, sa thèse interroge un devenir photographique du web en étudiant des plateformes et technologies spécifiques, leurs aspirations utopiques, leurs algorithmes ainsi que leurs rapports aux images. Qu’il s’agisse de memes, de captures d’écran, de vision automatisée ou d’art internet, elle s’intéresse aux multiples aspects de la culture visuelle numérique.